LIVRE Le goût des femmes laides
C’est avant tout par curiosité que j’ai ouvert le livre en furetant hasardeusement entre les rayons de mon fournisseur officiel de romans… S’agissait-il d’un roman purement misogyne ? Ou bien plutôt --- c’était davantage mon idée --- une bonne partie de fous rires et d’ironie ? C’est ainsi que je lus le premier chapitre, médusée par le style et la cruauté de l’auteur.
C’est que le sujet s’y prête, certes. Un jeune garçon relate en quelles circonstances il prit conscience de son extrême laideur, celle qui isole tant affectivement, que socialement... Et ce n’est pas que le fait de l’enfance --- car on a tôt fait de dire que les enfants sont cruels --- mais peut-être ne le seraient-ils pas si le monde tournait autrement que sur les apparences… Non, ce poids et cette différence, il les portera toute sa vie durant. Pour une large part, c’est aux échos de soi-même que ce livre renvoie.
C’est avec épanchement, honnêteté et même orgueil que le héros se ferme à l’amour… L’amour qu’il n’a jamais senti dans l’œil de sa mère ou de celui de jeunes demoiselles en fleurs… L’amour n’étant pas pour les gens laids, mais réservé à une certaine élite de la beauté ----- ce qui n’est peut-être pas une théorie toute à fait fausse quand on y réfléchit bien ---- c’est donc avec lucidité et intéressement que le protagoniste se tournent vers les femmes laides, de son « genre », pour mener une vie sexuellement acceptable à défaut d’être sentimentale.
Au final, c’est un roman beaucoup plus riche et profond que ce que j’ai pu croire aux premiers abords. Une vaste réflexion sur notre système de valeurs et la solitude qu’il génère…
A lire !
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